Réponses aux questions sur la campagne du coquelicot
 

     

  • Que représente le coquelicot? Le coquelicot représente le "Souvenir".
  • Pourquoi devrais-je porter un coquelicot? Lorsque vous portez un coquelicot ou que vous exhibez une couronne, vous rendez hommage à ceux et celles qui sont morts à la guerre et vous aidez les anciens militaires et les personnes à leur charge.
  • En quoi puis-je aider les anciens militaires et les personnes à leur charge? Le but fondamental des fonds du Coquelicot est de fournir une aide immédiate aux anciens militaires qui sont dans le besoin. Cette aide comprend nourriture, logement ou soins médicaux pour eux ou leurs familles. Des bourses d'étude sont aussi données à un bon nombre d'enfants et petits-enfants d'ancien militaires.
  • Les fonds du Coquelicot servent-ils à d'autres buts? Oui. Les fonds peuvent servir à financer des logements à prix modiques pour les aînés ou handicapées et les personnes à leur charge, pour des équipements médicaux communautaires, des travaux de recherche en médecine, centres de soins, repas à domicile, pour fournir du transport et autres services aux anciens combattants, les personnes à leur charge et les gens âgés. Ces fonds peuvent servir à secourir les victimes de désastres déclarés tels par les gouvernements fédéral ou provinciaux.
  • Les anciens militaires n'ont-ils pas droit à une pension du gouvernement? Oui. Bon nombre d'anciens militaires reçoivent des pensions, mais plusieurs autres, même s'ils sont handicapés, n'en reçoivent pas. Une pension ne peut toutefois parer à toutes les éventualités comme un feu, une longue maladie du chef de famille et autres dépenses médicales.
  • Faut-il être membre de la Légion pour recevoir de l'aide des fonds du Coquelicot? Non. Tous les anciens militaires ou personnes à leur charge peuvent demander de l'aide des fonds du Coquelicot. En fait, un grand nombre des gens aidés par les bureaux d'entraide de la Légion ne sont pas membres de la Légion.
  • Que sont les bureaux d'entraide? Dans l'ensemble de la Légion avec ses quelque 1,690 filiales, dans ses dix directions provinciales et son Q.G. à Ottawa, il existe des officiers d'entraide dont le travail est d'aider les anciens militaires ou les personnes à leur charge avec leurs problèmes au sujet de pensions d'invalidité ou autres législations sur les anciens combattants. Les bureaux national et provinciaux non seulement fournissent des renseignements et conseils, mais représentent les gens. Chaque année des milliers de représentations sont présentées au gouvernement fédéral en faveur de "clients". Ce service est gratuit et accessible à tous les anciens militaires, hommes ou femmes ou personnes à leur charge qui ont droit à cette aide.
  • Est-ce que tout l'argent provenant de la distribution de coquelicots et de couronnes est versé dans les fonds du Coquelicot? Une fois qu'on a déduit le coût des coquelicots, couronnes et autre matériel, tout ce qui reste d'argent est versé dans les fonds en fidéicommis du Coquelicot pour être dépensé pour les fins prévues dans les statuts généraux de la Légion.
  • Est-ce que les fonds du Coquelicot peuvent être dépensés pour d'autres fins? La constitution de la Légion exige que ces fonds doivent être placés en fidéicommis. Ces fonds sont souscrits par le public et sont gardés dans un compte de banque spécial, distinct de celui de la filiale, et on ne peut s'en servir que pour les fins stipulées dans les statuts.
  • Les frais de la campagne sont-ils élevés? Les frais de la campagne sont exceptionnellement peu élevés parce que le travail est exécuté par bénévoles.
  • Combien devrais-je donner? Donnez selon votre conscience. Rappelez-vous que le prix de tout ce qui est fourni par les fonds est beaucoup plus élevé aujourd'hui; il faut donc plus d'argent pour accomplir le même travail.

Lorsque vous contribuez, vous vous souvenez de ceux et celles décédés à la guerre et vous aidez aussi ceux et celles qui sont encore vivants qui ont servi leur pays ainsi que les personnes à leur charge.

L'HISTOIRE DU COQUELICOT

Pourquoi le coquelicot a-t-il été choisi comme symbole du Souvenir de nos morts?

Le coquelicot est un symbole international à la mémoire de ceux qui sont morts à la guerre. Son origine est aussi internationale.

Un écrivain fut le premier à établir un rapport entre le coquelicot et les champs de batailles durant les guerres napoléoniennes au début du 19e siècle. Il remarqua que les champs qui étaient nus avant le combat se couvraient de fleurs rouge-sang après la bataille.

Avant la Première Guerre mondiale peu de coquelicots poussaient en Flandres. Durant les terribles bombardements de cette guerre les terrains crayeux devinrent riches en poussière de chaux favorisant ainsi la venue des coquelicots. La guerre terminée, la chaux fut rapidement absorbée et les coquelicots disparurent à nouveau.

Le lieutenant colonel John McCrae, un médecin militaire canadien établit le même rapport entre le coquelicot et les champs de batailles et écrivit son célèbre poème "In Flanders Fields" ("Au Champ d'Honneur") durant la Première Guerre. Le coquelicot devint rapidement le symbole des soldats morts au combat.

Trois ans plus tard une américaine, Moina Michael, qui travaillait dans une cantine de la "YMCA" à New York, se mit à porter un coquelicot en mémoire des millions de soldats qui avaient donné leur vie sur les champs de bataille. En 1920 cette coutume vint à la connaissance d'une française, Madame Guérin, en visite aux États-unis. À son retour en France, elle décida de se servir de coquelicots faits à la main pour recueillir des fonds pour les enfants sans ressources des régions dévastées du pays. En novembre 1921 les premiers coquelicots ont été distribués au Canada.

Thanks to the millions of Canadians who wear flowers each November, the little red plant has never died. And neither have Canadian's memories for 116,031 of their countrymen who died in battle. 

LE COQUELICOT . . . LA FLEUR DU SOUVENIR

Chaque mois de novembre, plus de treize millions de coquelicots fleurissent au Canada. Ils fleurissent sur les vestons, robes et chapeaux de près de la moitié de la population, et ils ont fleuri depuis 1921. Le coquelicot est le symbole utilisé par les individus pour démontrer qu'ils se souviennent de ceux et celles qui sont morts durant les guerres, les conflits et les opérations du maintien de la paix dans lesquels le Canada a participé.

L'association du coquelicot avec les individus tués durant les guerres avait existé pour au moins 110 ans avant que ce symbole soit adopté par le Canada. Il existe un dossier d'un correspondant qui, durant les guerres Napoléoniennes, avait écrit qu'un grand nombre de coquelicots fleurissaient sur les tombeaux des soldats morts dans la région des "Flandres", en France.

L'individu qui a contribué le plus à l'adoption du coquelicot au Canada était un officier médical canadien durant la Première Guerre mondiale. Il s'agit du lieutenant colonel John McCrae, originaire de Guelph en Ontario.

John McCrae était un beau grand gaillard âgé de 43 ans, membre du Corps médical canadien. Il avait servi comme artilleur durant la guerre des Boers en Afrique du Sud et il était renommé comme un individu avec l’œil d'un artilleur, le doigté d'un chirurgien et l'âme d'un poète lorsqu'il s'est rendu sur les lignes de combat à Ypres le 22 avril 1915.

Le 22 avril marquait la première fois que l'ennemi se servait de gaz toxique; cependant leur premier assaut a échoué, de même pour le deuxième assaut et aussi le suivant. En effet, durant une période de 17 jours et nuits, les alliés ont repoussé vague d'assaut après vague d'assaut. McCrae a alors écrit - "On peut observer les morts étendus sur le champ devant nous, et aux endroits où l'ennemi lance son offensive, les morts sont empilés sur les inclinaisons des tranchées allemandes".

Le lieutenant colonel McCrae travaillait dans une station de soins médicaux sur le banc du canal Yser où il appliquait des pansements à des centaines de blessés sans se soucier d'enlever ses vêtements, et ceci pour une période de 17 jours. En fait, à certains moments, les morts et les blessés roulaient de sa tranchée-abri jusqu'au banc du canal. À d'autres moments, lorsqu'il attendait l'arrivée d'un autre groupe de blessés, il pouvait observer les hommes qui travaillaient dans les lots d'enterrement, lesquels s'emplissaient rapidement. Après une certaine période, McCrae et son unité ont été relevés de leurs fonctions et dans une lettre aux siens, il écrivait "Nos corps sont très épuisés, mais nos esprits le sont encore davantage. L'impression générale dans mon esprit est l'une d'un vrai cauchemar".

Le lieutenant colonel McCrae est revenu de Ypres avec 13 lignes griffonnées sur un bout de papier. Ces lignes, un poème, débutaient comme suit: "Au champ d'honneur les coquelicots sont parsemés de lot en lot..."

Il s'agissait des lignes qui sont maintenant sauvegardées dans les cœurs et les pensées les plus profondes de tous les soldats qui les ont entendues. John McCrae était leur voix. Le poème fut circulé parmi les soldats et transmis de bouche à bouche comme une chanson folklorique. Tous ceux qui l'ont entendu éprouvaient beaucoup d'émotion. Aux États-Unis, par exemple, le poème inspira la Légion américaine à adopter, elle aussi, le coquelicot comme le symbole du Souvenir.

Au Canada le coquelicot a été officiellement adopté en 1921 par l'Association des anciens combattants de la Grande Guerre ("The Great War Veterans Association") suivant la suggestion de madame E. Guérin, une française. Cependant, il n'y a aucun doute que l'impact du poème de John McCrae a grandement influencé cette décision.

Le poème fait référence "au champ d'honneur" mais le sujet est universel - la crainte des morts qu'ils seront à jamais oubliés, que leur mort aura été en vain. Le Souvenir tel que symbolisé par le coquelicot, est notre réponse éternelle qui dément cette crainte.

Malheureusement, le lieutenant colonel McCrae est décédé suite à une pneumonie, à Wimereux en France (près de Boulogne), le 28 janvier 1918 à l'âge de 44 ans.

AU CHAMP D'HONNEUR

Au champ d'honneur les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot,
Auprès des croix. Et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici
Au champ d'honneur
À vous jeunes désabusés
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté
Acceptez le défi, si non
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.

Jean Parizeau, CM, CD

LA FLEUR DU SOUVENIR: SYMBOLE D'UNITÉ

Le 11 novembre, les Canadiens et canadiennes de toutes les régions du pays feront une pause et rendront hommage aux hommes et aux femmes tués au cours des guerres et opérations militaires auxquelles le Canada a participé. Certains se souviendront d'amis et de parents depuis longtemps disparus. D'autres - comme vous peut-être - se recueilleront mais n'auront réellement rien de quoi à se souvenir.

Pour des millions de canadiens, le coquelicot a longtemps été la fleur du Souvenir. C'était à l'origine un souvenir de la fleur rouge-sang qui poussait dans les champs où plusieurs Canadiens ont perdu la vie dans une région qui s'appelle "les Flandres". Le coquelicot demeure toujours la fleur du Souvenir.

Depuis plusieurs années, dans les salles de classe à travers le Canada, les élèves ont discuté du Souvenir; reconnaissant les sacrifices que d'autres ont fait pour le Canada mais incertains de la manière qu'ils pourraient eux-mêmes réagir. Que pourraient-ils faire? Comment pourraient-ils faire honneur aux espérances des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour le Canada et les générations futures? Aujourd'hui il existe une réponse à ces questions. Cette réponse avait toujours existé mais c'est seulement maintenant qu'on peut la discerner plus clairement. Il s'agit de l'unité.

L'unité canadienne n'est pas aussi solide aujourd'hui qu'elle l'a déjà été. Lorsque des hommes de toutes les régions du Canada arrivèrent à un endroit qui s'appelle la crête de Vimy en 1917, tout le monde était d'accord qu'il serait impossible d'arracher cette crête à l'ennemi. Au cours d'une bataille décisive par un temps très froid les Canadiens accomplirent ce que personne ne croyait possible. Ils prirent d'assaut la crête de Vimy. Lorsque les canons cessèrent de tirer, les Canadiens étaient très heureux. Pas tellement pour la victoire qu'ils venaient de remporter mais pour la difficile tâche qu'ils avaient accomplie ensemble. Ils étaient fiers d'être canadiens. Certains d'entre eux qui étaient blessés et attendaient d'être transportés à l'hôpital gisaient sur des civières dans des tunnels souterrains. Ils gravèrent des feuilles d'érable sur les murs. C'était un bon moment pour être canadien.

Au cours d'une autre guerre, lorsque les canons arrêtèrent de tirer, à un endroit qui s'appelle Dieppe, les Canadiens subirent une terrible défaite. À ce moment-là les Canadiens de l'Est et de l'Ouest partagèrent la défaite. Et alors que les soldats blessés et déguenillés étaient dirigés vers les camps de prisonniers, il marchaient tout de même fièrement, sachant qu'ils avaient tous pris part à une action difficile. C'était une période triste pour les Canadiens. Des milliers de jeunes hommes de toutes les régions du Canada firent face à la mort à Dieppe. Vous pouvez voir les tombes et lire leurs noms sur les pierres funéraires. Ces tombes évoquent éloquemment leurs origines raciales et religieuses. Elles témoignent des hommes qui avaient une cause commune: le Canada.

Il y a aujourd'hui dans les salles de classe du Canada des élèves dont les parents, ou parfois ces élèves eux-mêmes se souviennent d'autres guerres. Certains se rappellent la terrible épreuve de leur fuite vers la liberté. Pour eux, le coquelicot peut représenter le symbole de cette liberté. Il est important pour nous tous de nous souvenir que c'est l'unité des Canadiens en temps de guerre qui permet à nous tous de jouir de la liberté.

Même si le Canada a maintenant rapatrié sa constitution, l'esprit d'une cause commune n'existe pas. Nous ne faisons plus face aux difficultés dans un sentiment d'unité. Le coquelicot doit alors nous rappeler ce besoin d'unité; c'est un défi à chacun d'entre nous de rechercher cet esprit d'unité qui en d'autres temps a soutenu nos ancêtres et notre pays.

 


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